Histoire du Tacot du Beaujolais
C’est en 1866 qu’est émise l’idée de créer deux lignes de chemin de fer d’intérêt local pour desservir les villages des pierres dorées au départ de Villefranche en direction de Tarare et les villages du haut beaujolais en direction de Monsols. En 1894 le conseil d’état approuve les deux projets et en 1896, 30 ans après, le président de la république Félix Faure signe la loi d’utilité publique pour les deux lignes.
Les travaux débutent en 1898 avec d’importants travaux à Villefranche : viaduc, croisement sous la voie PLM, élargissement de la rue Victor Hugo, reconstruction du pont de Frans, construction d’une gare centrale, d’une gare de marchandises et d’un dépôt de machines et matériel. En 1902, après 32 ans de discussions et 4 ans de travaux, les lignes Villefranche-Monsols, Villefranche-Tarare et Villefranche-Port de Frans, d’une longueur totale de 94 km, sont inaugurées.
En 1902 les Chemins de Fer du Beaujolais transportent 639 000 passagers ; 729 000 en 1905 ; 675 000 en 1910 ; 699 000 en 1913 et 507 000 en 1932. Les trains étaient mixtes, voyageurs et marchandises, et desservaient une population de 100 000 habitants, le réseau disposait de 9 locomotives Pinguely, constructeur lyonnais de 361 locomotives entre 1881 et 1932, et d’une centaine de wagons : voitures éclairées au pétrole et chauffées par bouillottes, fourgons à bagages, wagons de marchandises fermés, wagons plats, wagons tombereaux et wagon-citerne.
Dés le départ, le Docteur A.Lasalle, considéré comme le père du CFB - Chemin de Fer du Beaujolais – rédige un rapport analysant les défauts : lenteur anormale des trains, gares trop exiguës, accidents fréquents, voies mal dressées, insuffisance des voies de croisement, absence de sanitaires, trafic de marchandises trop faible. Certaines gares, établies au milieu de marécages, n’étaient pas accessibles aux voitures. L’insuffisance des investissements plonge la compagnie dans les déficits chroniques jusqu’à la veille de la première guerre mondiale en 1914 et provoque des conflits entre la compagnie, le conseil général, le département, la préfecture et le conseil d’état. En 1920 la compagnie demande la résiliation du contrat de 75 ans qui devait durer jusqu’en 1976.
En 1923, le département rachète la compagnie et lance la Régie Départementale des Chemins de Fer du Beaujolais le 1er janvier 1924. D’importants investissements sont réalisés, électricité dans les gares et dans les wagons, chauffage par la vapeur. L’arrivée de la concurrence de l’automobile à partir de 1930 réduit le trafic sur rail et provoque l’arrêt définitif de l’exploitation du « tacot du Beaujolais » en 1934. Les voies ont été déposées en 1935 et les neuf locomotives du CFB, en excellent état, furent cédées au Chemin de Fer de Djibouti à Addis-Abeba mais elles ne parvinrent jamais à destination, le cargo qui les transportait ayant coulé en méditerranée.
Date de dernière mise à jour : 16/08/2023